La
polyarthrite rhumatoide, rhumatisme inflammatoire le plus
fréquent, a vu une nouvelle classe thérapeutique
arriver sur le marché.
Après presque une dizaine d'années, on peut
dire que les biothérapies donnent des résultats
largement supérieurs aux traitements conventionnels.
Il a été démontré qu'elles ralentissent
objectivement les domages structuraux articulaires (tels
que mesurés par la radiographie) et améliorent
les capacités fonctionelles.
Un seul obstacle: le coût. Aux malades et aux rhumatologues
de défendre la légitimité du coût
de ces traitements pour la société. Il est
aussi légitime de changer la vie d'un rhumatisant
que de dialyser un insuffisant rénal, de traiter
une hépatite par interferon, ou de donner une chimiothérapie
coûteuse à un cancéreux.
Les anti TNF alpha sont les premières biothérapie
apparues dans le traitement de la polyarthrite rhumatoide,
et parmis eux l'Enbrel, récepteur soluble humain
recombinant du TNF alpha (qui est un des médiateurs
de l'inflammation, et facteur clé dans la polyarthrite
rhumatoide), pratique car injectable en ambulatoire en sous
cutané.
Quelle polyarthrite rhumatoide proposer pour ce traitement?
Soit une polyarthrite très inflammatoire
Ou une polyarthrite destructrice avec des lésions
radiologiques articulaires osseuses évolutives
Le plus souvent, il faut avoir essayé le methotrexate
pendant au moins trois mois, à bonne dose, exceptionellement,
on proposera l'enbrel d'emblée.
D'autre part, il faudra faire un bilan soigneux pour chercher
les contre-indications: infections aigues ou chroniques,
pathologies à haut risque d'infection (ulcère
cutané, tuberculose traitée avant 1972, sonde
urinaire, sepsis sur prothèse dans l'année
précedente...), néoplasie, hémopathie,
lésion précancéreuse, maladie démyélinisante
(sclérose en plaque), insuffisance cardiaque sévère,
grossesse, allaitement.
Enbrel est recommandé pour les patients actifs qui
veulent se prendre en charge (injections sous cutanées
qui peuvent même êtres faites par le patient
après un apprentissage adéquat), alors que
l'infliximab est préférable pour les patients
qui préfèrent de courtes hospitalisations
pour une perfusion, et une prise en charge plus "institutionelle".
Selon les pays, la première prescription sera hospitalière
obligatoire, ou simplement par un spécialiste (rhumatologue
ou interniste) pour la polyarthrite rhumatoide.
Le médecin traitant spécialiste continuera
à renouveler les prescriptions tout en surveillant
d'éventuels effets secondaires, ainsi que l'efficacité.
Il faudra rechercher une fièvre, des signes d'infection,
d'allergie, d'atteinte hématologique. Il n'y a pas
de surveillance biologique systématique pour les
effets secondaires. Les exmens seront demandés selon
le contexte clinique.
Circonstances d'arrêt d'Embrel:
On arrêtera ce traitement en cas d'infection grave,
d'atteinte hématologique confirmée par la
numération formule sanguine, de réaction allergique,
d'exposition au virus de la varicelle, ou d'inefficacité
après 3 mois de traitement.
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