Elle
correspond à la pathologie dûe à la surcharge fonctionelle
aigue ou chronique du tendon rotulein (situé entre la pointe de
la rotule et le tibia (apophyse tibiale antérieure).
Ce tendon rotulien mesure environ 3 cm de large et 5mm d'épaisseur.
Il est enveloppé dans une membrane, et vascularisé par les
branches collatérales de l'artère tibiale antérieure
récurrente, et par les artères du genou, qui créent
un anneau vasculaire anastomotique.
La tendinopathie rotulienne du genou est la plus fréquente des
tendinites du genou et touche surtout:
-Les personnes qui font des mouvements répétés de
flexion-extension du genou avec charge.
-Les personnes qui restent longtemps en position genoux semi-fléchis.
-Les sportifs qui pratiquent des sauts avec impulsions importantes (sauts,
course...) sports individuels ou collectifs. Plus le sportif est entrainé
(professionnel), plus il a de risque de tendinite rotulienne.
Cette pathologie touche plutot des hommes de moins de 40 ans.
On voit bien que c'est plutot une pathologie micro-traumatique. On peut
isoler comme facteurs de risque:
-Les surfaces de jeu dures, rigides (ciment, asphalte)
-Le nombre d'années d'activité compétitives: surtout
de 3 à 6 ans. Après, il y a une adaptation.
-Le nombre d'entrainements par semaine (4 ou plus).
Il ne semble pas que les anomalies morphologiques soient des facteurs
aggravants (genou en varus ou en valgus, malposition rotulienne). Tout
au plus influent-ils sur la localisation de la douleur (plutôt interne
ou externe).
Symptomes
Au début le sportif ressent des douleurs à l'avant du genou,
après l'activité. Ce début est insidieux
et accompagne les augmentations de charge d'entrainement. Cette douleur
disparait avec le repos.
Puis la douleur devient plus intense et apparait lors de la marche, la
course, les sauts., lors de la position assise avec flexion des genoux.
La douleur touche le plus souvent la zone juste sous la rotule, rarement
le corps du tendon, ou l'insertion à la tubérosité
tibiale antérieure.
On classe la douleur en 4 stades (BLAZINA)
-Stade1: Douleur seulement après l'exercice. Pas d'atteinte fonctionelle.
-Stade2: Douleur au début de l'activité, disparait à
l'échauffement, réapparait après l'exercice.
-Stade3: Douleur pendant et après l'exercice, limitant les performances,
voire rendant le sport impossible.
-Stade4: Rupture du tendon.
L'examen du genou retrouve des douleurs à la palpation du tendon,
ou à certaines maneuvres telles que la contraction brutale du quadriceps,
la flexion passive du genou à plus de 120°, l'accroupissement,
l'extension de la jambe contre résistance.
On examine le reste du genou à la recherche d'épanchement
articulaire, de lésions ligamentaires,.
La rupture du tendon peut avoir lieu spontanément (très
rare), mais plutot suite à des facteurs favorisants (infiltration
locale de corticoides, ou maladie sous jacente (insuffisance rénale...),
ou suite à la prise de médicaments (quinolones)). Elle se
traduit par une douleur très violente, une impossibilité
d'extension active de la jambe.
Imagerie
L'échographie, et l'IRM sont performants.
La radiographie montrera des calcifications intra-tendineuses, ou un ostéophyte,
et les lésions articulaires associées.
Le médecin demandera par la suite des radiographies, voire un scanner
ou un IRM pour rechercher la cause (surtout les fameux 15% qui sont d'autres
causes: tumorales et infectieuses surtout à ne pas "rater".)
Traitement
1-Repos relatif, ou pratique de sports alternatifs.
2-Anti-inflammatoires non stéroidiens par voie générale,
ou locale (gels). Eviter les infiltrations de corticoides.
3-Physiothérapie: cryothérapie, TENS, ultrasons, chaleur,
LASER...
4-Massage transverse profond.
5-Bandage ou orthèse.
6-Hydro-kinésithérapie.
7-Chirurgie: dans certains cas très ciblés
Prévention
1-Echauffement avant le sport, étirements après.
2-Renforcer le quadriceps.
3-Corriger les gestes athlétiques.
4-Bon choix de surfaces de jeu.
5-Programmation correcte des entrainements.
6-Usage de chaussures sportives en mesure d'absorber les chocs causés
par l'impact sur le terrain.
Diagnostic différentiel
Inutile d'énumérer les différentes pathologie
qui peuvent donner le change, dont: plica, pathologie méniscale,
syndrome fémoro-patellaire, bursite pré-rotulienne, inflammation
du bourrelet graisseux de Hoffa, maladie d'osgood-schlatter, maladie de
Sinding-larsen-Johansson...
Une bonne analyse sémiologique est souvent suffisante.
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