Rhumatologie
pour tous
Une
contribution pour expliquer la rhumatologie, spécialité
médicale traitant des maladies des os et des articulations
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Lombalgies,
un point de vue du praticien.
Attention, ceci n'est pas un cours.
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Mal
de dos, mal du siècle?
Beaucoup de discours ont tendance à dramatiser la
lombalgie qui n'est souvent qu'un problème fonctionnel et non une
maladie. Souvent les lombalgies évoluent par accidents aigus sur
un fond de douleurs lombaires modérés. En fait il faut apprendre
à vivre avec, la comprendre, et surtout ne pas trop rentrer
dans l'engrenage médical fatidique, et le fatalisme.
Avoir une hernie discale, c'est grave?
En fait , le médecin ne prend pas de décision thérapeutique en fonction
du fait d'avoir ou ne pas avoir une hernie discale. Par exemple, pour
décider d'opérer (ou de faire une chimionucléolyse), le médecin se base
sur des données cliniques dont voici les grands principes:
-On opère très rarement pour des lombalgies pures, les chirurgiens opèrent
en général les malades qui se plaignet de sciatique.
-Il faut être sûr que c'est bien la hernie discale qui est responsable
de la douleur sciatique. Il faut que le niveau de la hernie discale corresponde
à la topographie de la scatique (c'est à dire que c'est bien le disque
en face de la racine nerveuse qui fait mal). Sinon on risque l'échec opératoire.
-Il faut avoir constaté l'échec du traitement médical bien mené pendant
2 à 3 mois. Une sciatique ne guérit pas en quelques jours, il faut savoir
attendre.
-Dans quelques cas, on opère en urgence: douleur insupportable, paralysie
des muscles releveurs du pied, et syndrome de la queue de cheval.
Bref, avoir une hernie discale ne mène pas systématiquement au billard.
Il arrive que des hernies avérées au scanner ne soit plus retrouvées un
an plus tard, sans chirurgie.
Disque intervertébral : seul accusé?
Le rachis se compose de vertèbres entre lesquelles il y a des disques
intervertébraux, il ne faut pas oublier aussi les ligaments, les
muscles (qui protègent le rachis), et la moelle épinière
ainsi que les racines nerveuses: Toutes ces structures peuvent être
source de douleur.
En fait, la cause la plus fréquente de lombalgies, aigues ou chroniques
est l'atteinte du disque intervertébral. Elle peut être
d'origine mécanique, soit par hernie discale, ou par lésions
arthrosiques du disque, ou encore par un spondylolisthésis. L'atteinte
du disque peut être aussi infectieuse (il faut toujours y
penser même si c'est rare), il peut y avoir d'autres causes: métaboliques
voire microcristallines...mais ceci est vraiment très rare.
Les lésions du corps vertébral peuvent être
soit des lésions de destruction (lyse) en général
simplement par ostéoporose mais parfois dûes à une
cause infectieuse, une malformation vasculaire, ou une pathologie cancéreuse,
en génral celà se termine par un tassement vertébral
qui peut prendre diverses formes. Parfois, on a plutôt des vertèbres
condensées qui doivent faire rechercher surtout certains cancers
(prostate, sein, rein, thyroide) ou une maladie de Paget.
Tout celà va demander de nombreux bilans radiologiques (y compris
scanner ou même IRM), biologiques,
et parfois une biopsie.
Traitement médical des lombalgies communes
Bien sûr, nous envisageons ici le traitement médical des lombalgies
"communes" "mécaniques" d'origine discale en général, parfois par arthrose
des articulations interapophysaires postérieures. En cas d'autre cause,
il faudra alors traiter la cause en question.
Le traitement médical comporte:
-Les médicaments.
-La rééducation, la prévention.....et autres mesures.
Il va de soi que le médecin suit en général une stratégie globale, et
que ce n'est pas "tel" ou "tel" médicament qui aura un effet miracle.
En fait, le médecin s'assure d'abord que c'est une lombalgie commune.
Puis il envisage le traitement médical.
Les médicaments utilisés:
On utilise les antalgiques simples (paracetamol, ou floctafénine), assez
souvent des anti-inflammatoires non stéroidiens.
Les myorelaxants sont très prisés (thiocolchicoside ou COLTRAMYL-MIOREL...
et Tétrazépam ou MYOLASTAN...) car ils traitent la composante de contracture
musculaire.
On a recours aux corticoides soit par voie générale sur une courte période
(c'est le choix de certains médecins, et surtout un choix à éviter en
auto-médication) soit parfois en infiltrations locales (à faire de préférence
par un médecin spécialiste).
Si les douleurs sont importantes, il est légitime d'utiliser les antalgique
de classe 2 (Paracétamol + dextropropoxyphène comme DIANTALVIC, ou paracétamol
+ codeine comme EFFERALGAN CODEINE) attention il ne faut pas utiliser
trop longtemps ces médicaments (risque d'accoutumance bien que discuté).
N'oublions pas les topiques locaux ou "pommades" de tous types qui aident
souvent bien que les études scientifiques soient assez rares dans ce domaine.
Que dire du repos? Il est discuté actuellement et celà dépendra de l'état
du malade et des habitudes du médecin.
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