Rhumatologie
pour tous
Une
contribution pour expliquer la rhumatologie, spécialité
médicale traitant des maladies des os et des articulations
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C'est
la plus répandue des maladies inflammatoires des articulations.Elle
touche plus que 1% de la population, beaucoup plus souvent les femmes
de les hommes, et le plus souvent des femmes soit de la trentaine soit
de la cinquantaine.
Quelles sont ses causes?
La polyarthrite rhumatoide est d'origine auto-immune. Il y a aussi des
facteurs génétiques (donc héréditaires) sous-jacents, ainsi que peut être
des facteurs environnementaux (probablement infectieux) qui joueraient
le rôle de facteur-gachette de révolver, ou facteur déclenchant.
En résumé, pour une raison X (génétique) et Y (environnementale), il y
a une inflammation de la membrane synoviale de certaines articulations,
qui finit par passer à la chronicité, et agresser le cartilage et l'os
à proximité, entrainant les destructions et les déformations articulaires.
Quelle est la distribution des articulations atteintes?
Elle est caractéristique par les articulations qu'elle touche: surtout
celles des pieds et des mains, c'est à dire les petites articulations.
La polyarthrite rhumatoide touche donc les articulations interphalangiennes
proximales, les métacarpophalangiennes, et les poignets, ainsi que différentes
articulations des pieds. Elle touche aussi les coudes, les genoux, les
épaules, le cou,les articulations temporomandibulaires, les hanches, mais
pas le rachis.
A savoir: les articulations interphalangiennes distales ne sont pas souvent
touchées par la polyarthrite rhumatoide, alors qu'elles sont touchées
par l'arthrose des mains, qui est une autre maladie.
Donc: tout "rhumatisme" des mains n'est pas toujours une polyarthrite
rhumatoide.
Comment évolue "naturellement" une polyarthrite rhumatoide?
Au début, quelques articulations, plutot celles des mains (y compris les
poignets) et des pieds, sont atteintes. Ce qui est frappant est surtout
le caractère symétrique de l'atteinte. Les articulations touchées font
mal la nuit, et sont un peu gonflées et chaudes. Par la suite, d'autres
articulations (genoux, coudes, et toutes les autres déja citées...) sont
atteintes. Au bout de 6 à 12 semaines, selon les rhumatologues, on parle
de polyarthrite chronique, et on évoque en premier lieu la polyarthrite
rhumatoide. Par la suite, au fil des mois, et des années, l'inflammation
articulaire se pérennise, et finit par déformer les articulations, surtout
au niveau des doigts. Les rhumatologues ont un vocabulaire riche pour
décrire ces déformations qui entraînent parfois un handicap important
dans la vie courante. L'atteinte destructrice des hanches et des genoux,
elle aussi, peut être très gênante pour les déplacements.
Comment évolue une polyarthrite sous traitement?
Le traitement peut "blanchir" la maladie. Avec les traitements actuels,
s'ils sont bien suivis et si le patient répond bien, parfois il n'y a
plus aucun signe de la maladie, aucune douleur, aucun gonflement articulaire.
Le patient mène une vie normale, sauf qu'il doit prendre son traitement
régulièrement et assurer le suivi médical (ce qui n'est pas toujours évident).
Dans d'autre cas, le malade répond de façon partielle et le médecin essaye
divers traitements, l'objectif étant d'avoir une disparition des arthrites.
Il est rare qu'un patient ne réponde à aucun traitement, surtout depuis
que les possibilités se sont multipliées, avec l'avènement du léflunomide
(ayant environ la même activité que le méthotrexate) et des biothérapies.
Bref, au fil des consultations, au fil des discussions avec son rhumatologue,
au fil de son évolution, le patient connaîtra mieux sa maladie, le traitement
s'ajustera par petites touches, et bien souvent la polyarthrite n'est
plus la maldie handicapante qu'elle était.
Bien sûr, en cas de destructions articulaires et de déformations -ce qui
arrive le plus souvent quand le patient fait une rupture de traitement,
et plus rarement quand le traitement médical est inefficace- la chirurgie,
les mesures d'hygiène de vie, les orthéses, la rééducation, l'ergothérapie,
prendront le relai du traitement médical, et peuvent permettre une vie
quasi-normale.
Suite: le traitement de la polyarthrite rhumatoide
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